Historique du livre

 

Ah, c'est pas un métier facile ! D'écrire un livre et de le faire connaître... Petit retour en arrière, pour vous raconter l'évolution depuis le début.

C'est en ayant cessé notre activité, la dernière agence immobilière, que tout a commencé lorsque Kim, en faisant un peu de rangement dans mes papiers, a retrouvé mon journal intime, ce cahier où j'avais écrit autrefois mes joies et mes galères. Et le soir, lorsque je suis rentré, elle me dit : « Mais dis donc, tu as un trésor ! » Souvenez-vous de la fable de La Fontaine : « ...dans le fond du champ, un trésor est caché... » Elle me remit dans la tête l'idée de continuer à raconter mes souvenirs. Je lui ai répondu : « Pourquoi pas ? Mais tu sais, autrefois, je me suis ramassé auprès des sociétés d'édition. Puisque tu veux être mon "petit nègre", ma Doudoune, je ne vais pas te nourrir à ne rien faire. Vas-y, écris ! »

Et, tous les soirs, c'était question sur question, une interview permanente. Je devenais un passionné de mon histoire. Pour être franc, j'en ai même pleuré. Si vous saviez comme je m'aimais... et je suis devenu mon premier lecteur.
Voici quelques-uns des souvenirs qui sont remontés à la surface...

Et puis aussi cette photo que j'aime bien, avec mes deux enfants Michaël et Jérôme, en 1980


eh oui, j'aimais déjà mon petit canon ! (avec modération, je vous rassure...)


 


1984, en pleine répét' avant de remonter à Paris


Question que je me pose : qui sont les VRAIS écrivains ? Ceux qui portent un nom connu et qui se mettent en avant, ou bien ceux qui écrivent derrière, dans l'ombre ? Pour moi, un écrivain, c'est celui qui fait rêver en écrivant des romans, c'est celui qui écrit des poèmes, c'est celui qui écrit pour transmettre, c'est aussi celui qui chante, qui charme avec sa belle voix. C'est celui qui a toujours rêvé de faire un livre, de laisser une trace de son passage, de son existence. Aujourd'hui, je sais que mon livre est lu, non pas parce que je suis connu, mais pour son contenu. Et ça fait chaud au coeur.

 


le p'tit Jeannot en 1955


à Vesdun, aux Charpes, avec Monique, en 1956

 

 

Lorsque le livre fut terminé, nous avions envoyé notre manuscrit à plusieurs grosses sociétés d'édition. Certaines d'entre elles nous ont répondu que l'histoire était intéressante, mais que le livre ne se vendrait pas, car il fallait porter un nom connu. Ce n'était pas mon cas, alors « bernique ! », comme on dit dans le Berry. Malgré cela, j'ai dit à Kim : « Tu verras, on va y arriver, j'aurai le "prix Con-Court"... c'est à dire le prix du plus petit con qui a fait un livre... Et de toute façon, les sociétés d'édition ne nous auraient jamais versé de droits d'(h)auteur, vu ma taille ! »

Nous avons aussi eu contact avec certaines autres sociétés d'édition, que nous qualifions d'escrocs. On vous demande d'envoyer votre manuscrit et de patienter un mois ou deux. Ensuite, bien sûr, votre livre est accepté... à condition de régler, à l'avance, la modique somme d'environ 3000 euros, pour un tirage de quelques exemplaires, dont ils étaient incapables de nous préciser le nombre exact. Alors, il était hors de question de sortir du fric sans connaître les tenants et les aboutissants.

Un soir, à la maison, nous avons fait une « réunion au sommet ». Je dis à Kim : « Nous allons appliquer l'article 22 ». Comme je l'avais appris dès mon plus jeune âge. « Article 22 = chacun se démerde comme il peut. Alors, nous allons nous démerder ! »

J'ai dépiauté un livre ancien, afin de voir comment il était relié, en me disant qu'autrefois les machines d'aujourd'hui n'existaient pas. « Ils ont bien réussi à le faire, alors il n'y a pas de raison qu'on n'y arrive pas. »

Et puis, de notre ancienne imprimerie, nous avions gardé une petite offset, format A4. En résumé, nous avions écrit ce livre, nous avions le matériel pour l'imprimer, nous avions le « capital travail » et la volonté. J'ai dit à Kim : « Tu n'es pas bête, tu vas apprendre la reliure »... et c'est ce qu'elle a fait. En 15 jours, elle avait appris l'essentiel des techniques. La pratique vint tout doucement et, en une semaine, à nous deux, moi au pliage et à l'assemblage, Kim à la reliure, nous avons fabriqué plus de 50 exemplaires numérotés, avec une magnifique couverture dorée à chaud réalisée par un ami imprimeur.

                                                    

Ensuite, ce fameux livre, il fallait bien le vendre. Auparavant, j'avais gagné ma vie sur les marchés et les brocantes. Alors, nous allions faire de même avec notre livre, car c'était là que nous avions tous les atouts pour prendre contact avec d'éventuels acheteurs. Nous avons commencé dans le Jura, pays de Kim, où je n'étais pas connu. Je me souviendrai toujours de ma première dédicace « pour Michèle et Pierre ». Ce jour là, nous en avons vendu deux. Le prix avait été fait « à la louche » : 50 euros ! Donc, c'était possible, et nous allions continue ce système de diffusion et installer notre stand un peu partout, sur les marchés et brocantes. 
  

Voilà comment je me présentais pour attirer les regards



Quelque temps après, j'ai voulu que nous tentions l'expérience au marché de Saint-Amand Montrond, près de chez moi. Pas un de vendu ! A l'époque, je me suis dit : « C'est normal, nul n'est prophète en son pays... »

En fait, l'argent du premier livre que nous avions fait à la main nous a permis, par la suite, de le faire réaliser par un imprimeur, une fois, puis deux. Grâce aussi aux excellents articles parus dans la presse des différentes régions parcourues et aux lettres d'encouragements des lecteurs qui nous ont stimulés.


À très bientôt pour la suite !

 Aujourd'hui, je peux certifier que la vapeur s'est renversée : dans toute la région, librairies et grandes surfaces ont du être réapprovisionnées plusieurs fois.
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